Exploration de la flore du voisinage

« Quand je cherche un sens 
À ma longue errance 
Que rien ne me soulage 
Rien ne me séduit

Je pense aux fleurs 
Qui sont parfaites 
Qui n’ont pas d’autre rôle que de l’être »

Les Fleurs, de Clara Luciani

Grâce à nos chers compagnons à quatre pattes qui demandent des promenades régulières, aux enfants qui réclament également de sortir, et au caractère restreint du périmètre dans lequel nous sommes autorisé.e.s à nous dégourdir les jambes, on commence à être expert.e de ce petit bout de territoire.

Alors oui, on parle à Chienchien qui tire un peu la laisse, on passe des coups de fils à nos proches, c’est sûr, mais on observe aussi. On observe ce calme, et tout ce qui compose ce bout d’extérieur qui nous est autorisé.

À force, on commence à connaître par coeur l’enchaînement de ces portes de garage, la couleur de ce portail, on remarque les choses qui bougent… et on observe les plantes.

Qu’on soit à la campagne ou à la ville, on se rend compte de cette nature qui change, du printemps qui s’installe, et on se prend à admirer les fleurs qui naissent partout, comme si rien ne pouvait les affecter.

J’ai ressenti ces derniers jours le besoin de me mettre au diapason avec ce qui m’entoure, d’être en phase avec cette nature fidèle au poste quoiqu’il arrive, de me fier à ce socle stable au milieu de tout ce chahut anxiogène. Et si c’était le moment propice pour enfin se renseigner sur la flore qui vit tout autour de nous ?

Alors voici le protocole :

  1. Profiter d’une réelle raison de sortir faire le tour du pâté de maisons habituel (#restezchezvous avant tout !).
  2. Prendre des photos des végétaux qui ornent le chemin que vous empruntez.
  3. Une fois de retour chez vous, utiliser une application comme PlantNet pour reconnaître les végétaux qui vivent autour de vous.
  4. Faire un petit répertoire de ce qui vous entoure.

Chloé

La saison des violettes

Il y a une semaine tout juste nous avons profité des derniers jours pas encore confinés pour admirer l’éclosion des violettes. A la mi-mars quand viennent les premiers rayons du soleil et que les nuits sont encore froides, les prairies se colorent de petites taches violettes et diffusent alors pour celle.celui qui viendrait y pencher son nez une délicieuse odeur sucrée.

En se souvenant des bonbons à la violette de notre enfance nous avons posé notre vélo et avons débuté la cueillette en faisant bien attention de récolter seulement ce dont nous avons besoin et laisser des fleurs pour les autres petit.e.s vivant.e.s tels que les papillons et les chenilles qui logent à l’intérieur.

On vous parlera souvent des fleurs car on leur porte une profonde admiration. Dans notre futur atelier, il y aura toujours des fleurs pour vous accueillir ! Les fleurs, les plantes en général sont la source principale d’un grand nombre de nos potions. Alors c’est avec le plus grand des respects que nous les cuisinons, les transformons et tentons d’en extraire la douceur de leurs saveurs. Nous espérons que leur beauté vous réjouira aussi …

 » Quand on trouve un cèpe que la nature a posé là comme un œuf de Pâques et qu’on ne l’a pas encore cueilli, quand on le regarde, qu’on se fout à quatre pattes pour le renifler, pour caresser son chapeau luisant et que l’on comprend soudain, les genoux tout crottés, que ce simple champignon, ce bouchon marron qui dépasse à peine des herbes vertes, c’est de la joie palpable, du bonheur à l’état brut, juste là, devant nous, et qu’il suffit de le cueillir pour être heureux, il suffit de décider de le cueillir.Ce n’est pas tous les jours qu’on peut décider d’être heureux. « 

Nicolas Delesalle, Un parfum d’herbe coupée

La cuisine est au cœur de notre Bouillons et c’est aussi pour cela que nous nous appelons comme ça. Il nous importe de suivre le rythme des saisons, de connaître le nom des plantes, des fleurs et des fruits que chacune d’entre elles nous offre. Avant de vous partager la recette que nous avons suivi pour préparer un sirop de violette, voici une citation d’Alice Waters provenant d’un de nos livres de chevet : En cuisine, Studio Olafur Eliasson :

 » Cuisiner c’est prendre soin des autres. C’est un signe de générosité et d’hospitalité qui crée du lien, enrichit les relations et traduit des pensées en plats. La cuisine est une histoire de don et de partage. Quand nous cuisinons, nous utilisons le monde tout en le produisant. En mangeant, nous participons à cet univers. prenez une feuille de laitue : c’est essentiellement de la lumière solaire accumulée. Etant donné que la laitue n’aurait pas pu pousser sans soleil, on peut dire qu’elle agit comme une cellule solaire. En la consommant, nous absorbons cette énergie. »

Alice Waters, En cuisine, studio Olafur Eliasson

RECETTE DU SIROP DE VIOLETTES SAUVAGES

Recette extraite du livre La cuisine naturelle des plantes d’Alsace

… 1 …

Récolter les violettes lors de leur floraison en mars. Attention à bien vérifier que le lieu est éloigné des routes et des pauses pipi !

… 2 …

Bien laver les violettes dans un récipient d’eau avec une cuillère à café de bicarbonate de soude pour éliminer les amis que l’on n’aimerait pas retrouver dans la casserole. Retirer les tiges pour ne garder seulement que les fleurs.

… 3 …

Pour 200g de violettes, porter à ébullition 1/2 L d’eau avec 500g de sucre.

… 4 …

Lorsque el sirop bout, retirer la casserole du feu et ajouter les violettes.

… 5 …

Laisser reposer les violettes dans le sirop 3 jours.

… 6 …

Après les 3 jours de repos, porter de nouveau le sirop avec les violettes à ébullition pendant 3 minutes.

… 7…

Filtrer le tout dans une bouteille stérilisée (dans de l’eau bouillante ou quelques minutes au four)

… 8 …

Et voilà le jus est prêt à être dégusté et franchement sur une crêpe ou dans du fromage blanc c’est vraiment délicieux !

Pstttt : Pour conserver le sirop plus longtemps penser bien à le garder à l’abris de la lumière !