Retour sur l’évènement Couleurs Tétons

Ça y est, les émotions sont redescendues, la journée Couleurs Tétons est digérée ! C’est le moment de faire le point sur cet évènement.  De retenir ce qui a bien fonctionné, ce qu’on a aimé, et de comprendre pourquoi certaines choses ont moins bien marché, mettre le doigt sur nos erreurs et apprendre de tout ça ! C’était la première fois qu’on organisait un projet sous cette forme, et à Strasbourg en plus, notre nouveau lieu d’activité. C’était beaucoup de nouveautés, et plein de challenge ! 

Encore merci à tous.tes celles qui sont venu.e.s, qui ont participé, qui sont passé.e.s, qui ont intervenu… C’est grâce à chacun.e de vous que cet évènement a eu lieu !

L’évènement Couleurs Tétons en deux mots

À l’occasion d’Octobre Rose et de la mobilisation pour sensibiliser au cancer du sein, nous avons imaginé un projet mêlant design durable, engagement féministe, discussions militantes et partage d’expérience pour parler du sein, du cancer du sein et du féminisme dans tout ça. Nous avons investi le Café Bretelles Petites France et l’espace atelier de la boutique Little Nuage. Il y avait des discussions avec des membres de l’association Vivre comme avant, qui accompagne les patientes, une sociologue, des militantes de Osez le Féminisme 67, et l’équipe de Radio Clito, et vous bien sûr. Il y avait aussi un atelier de fabrication de broche tétons avec du réemploi de matériaux laissés de côté. Et il y avait la collection d’objets Bouillons créés spécialement pour l’évènement. Que vous pourrez très très vite retrouver sur notre boutique en ligne (en construction).

L’organisation en amont

Alors ça, c’est une réussite. Nous avons toutes bien vécu ce moment d’organisation grâce à un partage des tâches assez rigoureux. Chercher et contacter les intervenantes, fabriquer les objets, communiquer sur l’évènement, installer… Chacune avait son rôle, et on savait qu’on pouvait ne penser qu’à sa propre mission, que les autres seraient faites avec soin. Bien sûr, la fatigue et le stress était présents la veille de l’évènement, mais il y avait avant tout l’excitation et la satisfaction d’avoir mené ce projet en entier ensemble. 

Le tempo de l’évènement

Lorsque l’évènement s’est fini, on a eu ce fameux sentiment, qui doit être commun à tout.e.s ceux.elles qui organisent des évènements, et on s’est regardé en se disant : « DÉJÀ? »
On se dit que mettre autant de temps pour créer un moment qui dure si peu de temps, c’est dommage. Mais en même temps, ce n’est sûrement jamais assez long par rapport au temps de création. Et plus l’évènement est long, plus l’organisation est longue… Mais quand même, on a bien envie d’imaginer un tempo différent la prochaine fois, avec plus de respirations, qui dure plus longtemps

La limite pour participer / assister aux discussions

C’était en même temps ce qu’on recherchait, et en même temps ce qui a amené une petite frustration : le lieu où se déroulaient les discussions (le premier étage du Café Bretelles Petite France) était petit. « Petit », ça veut dire cosy, cocoon, on s’y sent bien et on peut parler de discrimination, de maladie, dans un espace rassurant. Mais « petit » en période de Covid, ça veut aussi dire limité, avec une jauge et des restrictions… C’est sûr qu’on aurait aimé accepter plus que 15 personnes dans cet espace, qui comptait déjà pas mal d’intervenantes… C’était dur de vous refuser l’entrée quand vous aviez répondu présent.e à l’évènement !!!
Alors la prochaine fois, il faudra qu’on s’autorise à voir plus grand pour permettre à plus de personnes de participer !

La vente des objets

C’était assez ambitieux quand on y repense de vouloir tout combiner en un seul moment à presque un seul endroit : des moments de parole, un atelier créatif, et la présentation et la vente de nos objets. Forcément quand on organise autant de choses dans un petit espace-temps, certains aspects risquent de s’effacer au profit des autres. Dans ce cas-là, c’est la présentation et la vente des objets qui en a pâti. Nous avions créé des t-shirts, des tapis, des coussins, des bols et couvercles en céramique, exprès pour l’évènement. Cependant, faute de place, ils étaient installés à l’entrée de l’espace conférence/discussion, en haut des escaliers… Et on filtrait (pour ne pas dépasser la jauge tolérée) en bas des escaliers ! Donc évidemment, c’était compliqué d’accéder à cet espace expo-vente ! Et quand finalement vous y arriviez, sur votre chemin pour aller aux toilettes ou sur un malentendu, ça n’était jamais le bon moment pour vraiment s’arrêter et regarder. C’était pile poil à l’endroit où personne ne se sentait libre d’errer ou de discuter quand il y avait une discussion très sérieuse à côté. Et justement, il y avait toujours une discussion très sérieuse à côté !
Alors pour la prochaine fois, il faudra vraiment penser à un espace propice à l’exposition, la vente et le dialogue autour des objets créés

L’atelier créatif

C’était vraiment super de sentir que l’atelier vous plaisait ! Comme pour les discussions, il y avait un nombre limité de places, et l’espace était toujours plein ! 
Nous avons voulu tenter le concept du prix libre pour la participation à l’atelier, mais il en ressort qu’il est décidément compliqué à mettre en place. L’objectif du prix libre est de permettre à chacun.e de participer à l’atelier avec ses propres moyens d’une part, et de responsabiliser le public en lui demandant de réfléchir à la valeur d’un atelier comme celui-là. Bien sûr, comme il y a plein de choses cachées derrière la mise en place d’un atelier créatif, nous avions réalisé un petit document informatif pour expliquer que cela impliquait du temps, de la récupération de matériaux, des savoir-faire, etc. L’idée était d’accompagner le.a participant.e dans sa réflexion et de ne pas l’abandonner face à une tirelire vide.
Mais en pratique, il est vraiment difficile de juger de la valeur d’un atelier créatif en tant que participant.e à l’heure des tutos et du DIY gratuits sur internet ! Alors comme nous ne voulons pas au contraire dévaluer notre activité, et vous mettre et nous mettre dans une situation inconfortable, nous allons revenir à des prix fixes.

Ce qu’on a vraiment aimé 

– Imaginer un projet « global ».
– Rassembler des personnes liées par un sujet mais qui ne se connaissent pas.
– Créer des moments d’interactions autour d’un sujet engagé.
– Rencontrer plein de personnes passionnées à leur manière.
– Vous voir intéressé.e.s et participer !

La cuisine zéro-déchet – Partie 2

Pour ce deuxième chapitre consacré à la cuisine zéro-déchet, c’est Léa, cuisinière professionnelle et organisatrice d’événements culinaires, qui va donner ses tips pour cuisiner sans faire de déchets :

Pour limiter vos déplacements au supermarché (et pour vous éviter la queue type Disneyland dès l’entrée), on a pensé aux gestes simples qui vous permettront de vous nourrir de façon responsable. A la clé, moins de déchets et de gaspillage…

1. Les essentiels

  • Les dates de péremption

En cuisine professionnelle, le premier truc qu’on vous apprend c’est de faire attention aux DLC (dates limites de consommation). Pour éviter le gaspillage, on a la technique du first in first out. Ça veut simplement dire que l’on utilise l’ancien aliment avant le nouveau. C’est du bon sens qui nous évite de découvrir un paquet de jambon datant de 2016 au fond de nos frigos. Ainsi le principe est élémentaire, on met en premier les aliments qui ont une DLC courte et on fait un roulement. L’idée c’est que la première chose que vous voyez quand vous ouvrez votre frigo c’est les aliments qui périment bientôt.

  • Cuisiner les bonnes quantités

C’est toujours compliqué d’adapter la quantité au nombre de convives. On a toujours peur de manquer. Le problème est que lorsqu’on produit trop, c’est qu’on fini par jeter. Personne n’a envie de manger pour la quatrième fois le même plat, alors il faut cuisiner pour le nombre de personnes présentes à table et pas plus ! 

  • Des courses organisées

C’est connu, il ne faut pas aller faire les courses avec l’estomac vide, mais il ne faut pas non plus aller les faire sans être organisé. Pas forcément besoin de créer tous vos menus de la semaine. Mais quelques lignes directrices aident. 

2. Les bouillons, pour tout utiliser !

Ils donnent du goût à toutes vos cuissons et préparations, pouvant servir de base pour des sauces, des soupes ou des plats cuisinés et vous feront oublier vos cubes Knors. Le bouillon de légumes peut être effectué avec pratiquement toutes les chutes de légumes et quelques aromates. On peut faire des variantes (aux saveurs asiatiques, indiennes ou autres par exemple)

La recette du bouillon de légumes

Laver et éplucher les chutes et épluchures de légumes. Mettre une cuillère d’huile d’olive dans la cocotte, ajouter tous les légumes et les colorer délicatement. Ajouter le persil, l’ail, le poivre, l’eau. Faire bouillir à petits frémissements durant 1h à 1h30. 

La recette de « cubes de bouillon de légumes »

Même début de recette mais la petite astuce est de mettre le bouillon dans des cubes à glaçons. (On peut également ajouter de l’agar-agar qui est un gélifiant naturel). Ainsi vous avez la quantité suffisante à chaque utilisation.

Le jus de viande 

C’est la technique parfaite pour le zéro déchet ! Le principe est d’utiliser toutes les parures de viande (veau, bœuf, agneau, volaille…). Il faut simplement ajouter une garniture aromatique et des chutes de légumes disponibles. Avec un bon jus de viande, on réussi toutes nos sauces !

La recette :

  • Rissoler les parures de la viande dans une casserole avec un peu d’huile. Bien colorer les morceaux, fariner légèrement et bien remuer,
  • Ajouter la garniture aromatique puis les herbes et faire suer,
  • Mouiller avec de l’eau,
  • Réduire jusqu’à environ la moitié de la quantité,
  • Filtrer le jus de viande et continuer à réduire

La variante pour le poisson s’appelle le fumet et le principe reste le même.

3. Le salage

Une technique ancestrale qui a fait ses preuves. Pour conserver un poisson ou une viande plus longtemps et ajouter du goût, rien de mieux que le salage. 

L’exemple parfait est le gravlax. Recette d’origine nordique, elle convient pour conserver du poisson et même de la viande. 

La recette du saumon Gravlax  

Pour 500 g de saumon, il faut 150 g de gros sel, 80 g de sucre en poudre et divers graines (comme Baie rose, poivre, aneth ou autre).

  • Désarêter le saumon,
  • Mélanger ensuite le sucre avec le gros sel et les graines,
  • Répartir le mélange sur une plaque puis poser le saumon par-dessus, côté chair, 
  • Recouvrir d’un film alimentaire puis laisser au frais pendant 10 à 12 h,
  • Rincer le saumon à l’eau claire puis le sécher à l’aide de papier absorbant.

4. Les bocaux 

La recette de la confiture

Rien de tel qu’une confiture pour utiliser les fruits murs et les conserver des mois. Un classique qui fonctionne !

  • 1,2 kg de fraises équeutées/ 1,2 kg de sucre semoule ou de sucre cristallisé/ 1 citron
  • Laver les fruits, presser le citron pour en extraire le jus,
  • Mélanger l’ensemble et laisser macérer quelques heures,
  • Porter à ébullition, Maintenir un feu vif et remuer souvent 15 à 20 minutes,
  • Fermer et mettre les bocaux à l’envers 1 min, puis les remettre à l’endroit pour les laisser refroidir

La recette des pickles

  • 1 botte de radis (ou autres légumes)/ environ 100 g de sucre/ des aromates et/ou épices et de l’eau 50 cl
  • Laver soigneusement les radis. Dans une casserole, mettre à bouillir le vinaigre, le sucre et l’eau, les aromates, les épices et verser le tout sur les radis.
  • Couvrir, puis laisser reposer pendant 48 h minimum avant de les conserver en bocaux.

La recette des légumes à l’huile

  • Laver et couper les légumes de votre choix, 
  • Mettre en bocal avec de l’huile d’olive. 

4. La terrine et la rillette

Elles permettent de consommer un grand nombre de type de « reste » sans s’en rendre compte. 

La recette de la terrine 

  • 500g de reste de volailles (par exemple)/ 3 échalotes/ 3 gousses d’ail / 1 gros bouquet d’aromates / 5 œufs/ 30 cl de crème fraiche / légumes divers/ huile d’olive 
  • Pelez, hachez et faites suer dans de l’huile les échalotes et l’ail. Coupez les blancs de volaille en cubes, mixez-les avec les œufs, la crème fraîche, du sel, du poivre, la fondue d’ail et d’échalotes. Lavez les herbes et ciselez-les finement,
  • Préchauffez le four à 180 ºC. Chemisez (beurrez) la terrine. Remplissez-la de la moitié de la préparation au poulet, ajoutez les aromates puis l’autre moitié. Recouvrez de légumes et d’une feuille de papier sulfurisé.
  • Enfournez pour 1 heure au bain-marie. Servez tiède ou froid avec une salade verte.

La recette de la rillette 

  • 500 g de reste de saumon ou autre poisson/  60g de beurre/ 15 cl de crème liquide/ épices
  • Mettre le saumon dans un bol, puis l’émietter à l’aide d’une fourchette et ajouter le beurre à température ambiante avec les épices. Verser progressivement la crème.

6. Les desserts

Encore une vieille technique de grand-mère, mais elles avaient tout compris… Transformer les restes en desserts gourmands. 

La recette du pain perdu

  • Du pain rassis/ 3 œufs/ 50 g sucre/ 175g de lait 
  • On mélange œufs battus, sucre et lait. On trempe le pain dans la préparation. On attend que le pain soit légèrement mou. Dans une poêle, on fait dorer le pain avec du beurre. On peut ajouter plein de choses à notre pain : caramel, sucre, sirop d’érable. Hyper gourmand ! 

La recette du pudding    

  • 1 l Lait/ 4 œufs / 5 g de cannelle/ 250 g de pain rassis/ 50 g de raison sec / 50 g de beurre   
  • Couper le pain rassis en petits morceaux, puis le disposer dans un moule beurré et ajouter les raisins secs. Préchauffer le four à 180 °C.
  • Dans une casserole, faire chauffer le lait à feu doux. Ajouter  la cassonade et la cannelle, mélanger puis retirer du feu.
    Faire fondre le beurre à feu doux.
    Battre les œufs, puis ajouter progressivement le beurre fondu et le lait chaud. Verser ensuite l’ensemble de la préparation dans le moule et la saupoudrer de cannelle.
  • Enfourner pendant 45 min à 1 h, jusqu’à ce que le centre du pudding soit pris 

7. La congélation

Opération incontournable pour conserver les aliments. Il faut cependant respecter quelques règles pour congeler vos bons petits plats. 

Premièrement l’emballage doit être hermétique et étanche (dans des contenants qui résistent aux forts écarts de températures). Deuxièmement on ne congèle que des aliments froids. Enfin on indique le contenu et la date de congélation. 

LA règle d’or à vraiment respecter : ne recongelez jamais un produit qui avait déjà été congelé ou surgelé.

8. Le compost

On allège ses poubelles de 40% avec un compost. Il est possible d’en fabriquer un ou d’en acheter dans le commerce. En appartement ou en maison, il est possible d’avoir un compost qui ne prend pas trop de place et qui est impeccable pour vos plantes. En une semaine on récupère le jus de fermentation qui sert à l’arrosage des plantes (1/3 de liquide+2/3 d’eau) et en un mois on a un compost à mélanger avec la terre des plantes.  

Le plus important au quotidien, c’est de se poser la question avant de jeter si on est sûr que rien ne peut être utilisé. L’idée est de toujours être dans une utilisation optimale de chaque aliment. Ca fera un bien fou à la planète et à votre portefeuille.  

Léa Giraud